
Maladies intestinales : quelles pathologies affectent l’intestin ?
Les maladies intestinales touchent un nombre croissant de personnes, bouleversant leur quotidien. L’intestin, souvent considéré comme notre ‘deuxième cerveau’, joue un rôle fondamental dans la digestion et la santé globale. Plusieurs pathologies peuvent affecter cet organe vital, allant des inflammations légères aux troubles plus graves.
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), telles que la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, sont particulièrement préoccupantes. Le syndrome de l’intestin irritable (SII) cause douleurs et inconforts sans inflammation visible. La diversité de ces affections souligne l’importance de la recherche et des traitements adaptés pour améliorer la qualité de vie des patients.
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Plan de l'article
Les principales maladies inflammatoires de l’intestin
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) regroupent principalement la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Ces pathologies résultent d’une dérégulation du système immunitaire et affectent le tube digestif par des poussées inflammatoires suivies de périodes de rémission.
Maladie de Crohn
La maladie de Crohn peut toucher n’importe quelle partie du tube digestif, mais elle se manifeste souvent dans l’iléon terminal et le côlon. Les symptômes incluent :
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- Douleurs abdominales
- Diarrhées
- Fatigue
- Fièvre
Les complications possibles sont la sténose digestive, la fistule et la perforation intestinale. Les facteurs de risque incluent une susceptibilité génétique (gène NOD2/CARD15) et des facteurs environnementaux comme le tabac.
Rectocolite hémorragique
La rectocolite hémorragique se limite au rectum et au côlon. Les symptômes principaux sont :
- Douleurs abdominales
- Diarrhées sanglantes
- Perte de poids
Les complications peuvent inclure l’anémie, la dénutrition et, dans les cas sévères, un risque accru de cancer colorectal.
Diagnostic et traitements
Le diagnostic repose sur des examens comme la CRP, la calprotectine, l’endoscopie digestive ou l’entéro-IRM. Les traitements visent à réduire l’inflammation par des médicaments tels que les 5-aminosalicylés (5-ASA), les corticoïdes, les anti-TNFα et des thérapies biologiques comme l’ustékinumab et le vedolizumab.
La recherche sur le microbiote intestinal et la dysbiose ouvre de nouvelles perspectives, notamment avec la transplantation fécale et les inhibiteurs de Janus kinases (JAK).
Les maladies infectieuses de l’intestin
Les maladies infectieuses de l’intestin sont souvent causées par des bactéries, des virus ou des parasites. Elles se manifestent par des symptômes variés allant de la diarrhée aiguë à la fièvre, en passant par des douleurs abdominales et des vomissements.
Infections bactériennes
Certaines bactéries, comme Escherichia coli, Salmonella ou Clostridium difficile, peuvent provoquer des infections sévères. Par exemple, les souches pathogènes d’Escherichia coli peuvent entraîner des diarrhées sanglantes. Les infections à Salmonella sont souvent liées à la consommation d’aliments contaminés et peuvent causer des gastro-entérites.
Les virus comme le rotavirus et le norovirus sont des agents fréquents de gastro-entérites virales. Le rotavirus affecte principalement les jeunes enfants, causant des diarrhées sévères et une déshydratation. Le norovirus, souvent responsable d’épidémies dans les collectivités, se transmet par voie fécale-orale et provoque des nausées et des vomissements.
Infections parasitaires
Les parasites comme Giardia lamblia et Entamoeba histolytica peuvent coloniser l’intestin et causer des infections prolongées. Giardia lamblia se transmet par l’eau contaminée et provoque des diarrhées chroniques, des ballonnements et une perte de poids. Entamoeba histolytica, l’agent de l’amibiase, peut entraîner des abcès hépatiques et des complications graves si elle n’est pas traitée.
Le diagnostic des infections intestinales repose sur des analyses de coproculture, des tests antigéniques et des techniques de biologie moléculaire. Les traitements varient en fonction de l’agent pathogène et incluent des antibiotiques, des antiviraux ou des antiparasitaires.
Les maladies fonctionnelles de l’intestin
Les maladies fonctionnelles de l’intestin, souvent regroupées sous le terme de troubles fonctionnels intestinaux, incluent des affections comme le syndrome de l’intestin irritable (SII). Ces pathologies se caractérisent par une altération de la motilité intestinale et une hypersensibilité viscérale, sans lésion organique apparente.
Le syndrome de l’intestin irritable
Le syndrome de l’intestin irritable (SII) se manifeste par des douleurs abdominales, des ballonnements et des troubles du transit (diarrhées, constipation ou alternance des deux). Les symptômes, souvent exacerbés par le stress, peuvent mener à une altération significative de la qualité de vie.
Les autres troubles fonctionnels
D’autres troubles fonctionnels incluent :
- La constipation fonctionnelle, caractérisée par des selles rares et difficiles à évacuer.
- Le ballonnement fonctionnel, entraînant une sensation de ventre gonflé sans cause identifiable.
- La diarrhée fonctionnelle, marquée par des selles fréquentes et liquides sans cause organique.
Diagnostic et prise en charge
Le diagnostic repose sur des critères cliniques, comme les critères de Rome, et l’exclusion de pathologies organiques par des examens complémentaires. La prise en charge inclut des modifications alimentaires, la gestion du stress et, parfois, des traitements pharmacologiques spécifiques, tels que les antispasmodiques, les probiotiques ou les antidépresseurs à faible dose.
Les maladies tumorales de l’intestin
Les maladies tumorales de l’intestin, touchant principalement le côlon et le rectum, incluent diverses formes de cancers. Le cancer colorectal est le plus fréquent, représentant une part significative des cancers diagnostiqués chaque année.
Le cancer colorectal
Le cancer colorectal se développe à partir de polypes adénomateux, des excroissances bénignes de la muqueuse intestinale, qui peuvent évoluer en tumeurs malignes. La détection précoce, via des dépistages réguliers comme la coloscopie, est fondamentale pour améliorer le pronostic.
Facteurs de risque
Les facteurs de risque incluent :
- La prédisposition génétique, avec des syndromes héréditaires tels que la polypose adénomateuse familiale ou le syndrome de Lynch.
- Des facteurs environnementaux et comportementaux, comme une alimentation riche en graisses et en viandes rouges, ainsi que la sédentarité.
Symptômes et diagnostic
Les symptômes incluent des modifications du transit intestinal (constipation ou diarrhée), des douleurs abdominales et la présence de sang dans les selles. Le diagnostic repose sur des examens comme la coloscopie, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et le scanner.
Traitements
La prise en charge du cancer colorectal dépend de son stade et inclut :
- La chirurgie pour retirer les tumeurs.
- La chimiothérapie.
- La radiothérapie.
- Des traitements ciblés, comme les anticorps monoclonaux.