Connect with us
Assistante scolaire souriante aidant un enfant avec besoins spéciaux

La formation d’AESH : ce qu’il faut savoir

Soixante heures. C’est le temps imparti par l’Éducation nationale pour former, la première année, celles et ceux qui accompagnent au quotidien les élèves en situation de handicap. Un chiffre qui ne bouge pas, malgré les alertes répétées des syndicats depuis 2019. Le calendrier ne s’étire pas, même si le terrain réclame plus. La réalité, elle, se joue ailleurs : pas besoin de diplôme dédié pour être recruté, mais le baccalauréat reste la porte d’entrée. Et une fois sur le terrain, les missions s’ajustent selon l’âge des élèves, la nature du handicap, l’établissement, dessinant une mosaïque de situations. Droits, statut, rémunération, chaque académie a ses propres règles du jeu, et les inégalités s’invitent dans le quotidien des AESH.

Le métier d’AESH : un acteur clé de l’inclusion scolaire

Les aesh apportent un souffle concret à l’école inclusive. Présents dans chaque établissement, ils accompagnent chaque jour des milliers d’élèves en situation de handicap, du primaire jusqu’au lycée. Leur engagement ne se limite pas à un simple soutien : ils deviennent des piliers pour les enfants, un point d’appui pour les enseignants, une référence solide pour les familles.

A découvrir également : Qualifications pour enseigner la pleine conscience : tout ce qu'il faut savoir

Dans la classe, l’aesh reformule les consignes, trouve de nouvelles façons d’expliquer, adapte les outils selon les besoins. Collaboration rime avec concertation auprès des équipes pédagogiques, mais aussi dialogue avec les parents. Si leur rôle se remarque peu dans la plupart des établissements, il fait pourtant bouger les lignes : les différences ne ferment désormais plus aucune porte, et la solitude recule, un pas après l’autre.

En dehors des classes ordinaires, les dispositifs comme les ULIS élargissent le champ d’action des aesh. Leur mission ne s’arrête pas aux murs de la classe : ils accompagnent également lors des activités périscolaires et des temps collectifs. Le ministère de l’éducation nationale affiche un début de reconnaissance, mais le métier reste marqué par des zones d’ombre sur les conditions d’exercice ou la stabilité.

Lire également : Exercices de mobilité : À quel moment faire ? Les horaires idéaux décryptés !

Pas d’accompagnant « standard » : chaque parcours, chaque jour, se construit au plus près des besoins. Les fiches métier AESH le rappellent, la diversité règne, et c’est la capacité d’ajustement qui fait la force du métier.

Quelles missions et responsabilités au quotidien ?

L’aesh joue le rôle d’intermédiaire entre l’élève en situation de handicap et l’environnement scolaire. Tout s’organise autour du projet personnalisé de scolarisation (PPS), construit main dans la main avec l’équipe éducative et la famille. Au quotidien, il investit la vie scolaire sous des angles multiples : faciliter l’échange, accompagner les déplacements, soutenir les activités d’apprentissage et la vie sociale.

Voici les principaux domaines d’intervention qui rythment le quotidien des AESH :

  • Accompagnement à la scolarisation en classe ordinaire ou dans un cadre spécialisé
  • Soutien lors des activités de groupe, sorties, récréations ou pauses
  • Travail en synergie avec les enseignants pour adapter les supports et les méthodes pédagogiques

Côté relationnel, l’accompagnant éducatif social valorise l’autonomie, encourage l’élève à s’exprimer, veille à son inclusion. Loin de rester dans l’ombre, il observe, signale chaque évolution, relaie les informations clés à l’enseignant et à la famille. Rigueur et discrétion sont de mise, pour bâtir une inclusion scolaire exigeante et attentive à chaque élève.

Aucun schéma arrêté : l’aesh s’ajuste aux âges, aux particularités, aux réalités du terrain. Sa posture évolue avec le projet personnalisé de scolarisation, il adapte son intervention, anticipe les difficultés, propose de nouvelles voies. Ce travail de tous les instants exige attention, adaptation et réactivité, pour garantir à chaque enfant un accompagnement respectueux et ajusté à sa personne.

Se former pour devenir AESH : parcours, diplômes et accès au métier

Pour se lancer dans le métier d’aesh, rien ne se décide à la légère. La formation aesh répond à des critères précis et vise une prise en charge solide des élèves concernés. Aucun diplôme obligatoire à l’embauche, mais disposer d’un diplôme d’État accompagnant éducatif et social (DEAES) fait clairement la différence. Ce titre confirme des compétences ciblées sur l’accompagnement et l’inclusion scolaire.

Plusieurs voies permettent d’accéder à la profession :

  • DEAES : diplôme d’État, option « accompagnement à l’éducation inclusive et à la vie ordinaire »
  • VAE : reconnaissance de l’expérience professionnelle acquise sur le terrain
  • Formation continue : possibilité de mobiliser le compte personnel de formation (CPF) pour aller plus loin

La formation initiale, dispensée dans des structures agréées, prépare à tout ce qui fait le cœur du métier : compréhension des handicaps, posture professionnelle, cadre légal, travail en collectif. Pour celles et ceux venant du secteur social ou éducatif, la validation des acquis de l’expérience (VAE) permet de faire reconnaître ses compétences. Avant tout début d’activité, les nouveaux sont tenus de suivre une formation d’adaptation à l’emploi d’au moins soixante heures pour prendre la mesure des spécificités du poste.

Le recrutement repose sur l’étude du dossier par le ministère de l’éducation nationale. Une candidature solide s’appuie sur des expériences terrain, des stages ou un engagement dans le monde associatif. Pour devenir aesh, il faut de l’écoute, un solide esprit d’équipe et une motivation qui ne flanche pas.

Adultes en formation dans un environnement éducatif moderne

Droits, conditions d’exercice et perspectives d’évolution

Choisir le métier d’aesh, c’est accepter un contrat de droit public avec l’Éducation nationale. La première étape, pour la plupart, se joue en CDD de trois ans, renouvelable une fois, avant d’ouvrir la porte au CDI. Cette période, souvent synonyme d’incertitude, oblige à composer : jongler entre plusieurs emplois et organiser la vie personnelle selon le rythme scolaire.

La question du salaire reste au cœur des discussions. La rémunération, proche du SMIC, avance doucement avec l’ancienneté et selon le type de mission et de contrat. Certaines affectations, par exemple en milieu spécialisé ou auprès d’élèves avec des handicaps plus lourds, ouvrent droit à des primes et indemnités supplémentaires. Malgré tout, le temps partiel reste la règle et rend l’équilibre salarial souvent précaire.

Voici les points à connaître sur les conditions de travail des AESH :

  • Contrat en CDD d’au moins trois ans, renouvelable une fois, puis accès au CDI après six ans
  • Rémunération indexée sur le SMIC, progression lente
  • Primes qui varient selon le contexte et la mission

Le CPF permet d’alimenter ses compétences par la formation continue. Pour évoluer, il existe la possibilité de viser des postes de coordination, de préparer un concours de la fonction publique, ou encore d’orienter sa carrière vers d’autres métiers de l’éducation ou du social. Le regard porté sur le métier bouge, mais la stabilité professionnelle se fait attendre. Malgré cela, les AESH poursuivent leur engagement, animés par une détermination intacte : que chaque élève, quels que soient ses défis, trouve sa place dans la vie de l’école, et bien au-delà.